L'objet de cette page est d'illustrer la réalité du coaching face à certaines problématiques, afin de mettre en relief les différents types d'accompagnements qui peuvent exister auprès des jeunes scolarisés ou en insertion professionnelle.

> Le coaching et l'accès au langage

Le coaching est avant tout affaire de dialogue, de partage, de parole, de communication.

Il est essentiel d’être très sensible au para-verbal et au non-verbal car l’accès au verbal est rendu plus difficile du fait d’un registre de vocabulaire parfois volontairement assez réduit chez certains bénéficiaires.

Il est donc important de reformuler pour s’assurer que le sens donné aux mots est bien partagé par le coach et le jeune. C’est évidemment une pratique à réaliser sur tous types de publics, mais dans ces conditions, le coach à intérêt à fortement adapter son niveau de langage, tout en tirant le bénéficiaire vers le haut en le faisant exprimer les subtilités des sensations générées par les situations décrites.

Il faut s’attendre à beaucoup travailler et à poser beaucoup de questions pour obtenir assez peu de matière avec laquelle il faudra malgré tout faire avancer l’individu. Ces difficultés d’accès à un registre de langage élargi peuvent venir de causes multiples, aussi bien liées à l’éloignement progressif du processus éducatif que le manque d’habitude de situation de dialogue constructif.

Il est à noter que souvent ces difficultés pour jouer avec les mots sont ressenties comme une faiblesse par les jeunes qui mettent alors des mécanismes de défense en action pour ne pas se sentir dévalorisés. Il est important de les détecter pour pouvoir les contourner.

Une expression de ces mécanismes de défense est représentée par la réponse « je ne sais pas… » à toute question de la part du coach. Il est important ici de se détacher du sens pour entendre « je ne souhaite pas rentrer dans le dialogue avec vous, je passe… ».
Le travail du coach est alors d’entendre ce doute, mais de contourner en dynamisant la relation. Une des coachs de l'association, Christel Rasmussen, face à ce type de situation, pose régulièrement dans le contrat dès le départ que dire « je ne sais pas » entraîne un gage qui en général est de chanter une chanson devant le groupe, ou de faire 5 pompes. Cette pratique a pour intérêt de ne pas accepter la stratégie de fuite et de responsabiliser le jeune face à son souhait de rester en retrait et de ne pas s’impliquer.

Il est utile de ne pas accepter ces stratégies de défense en créant les conditions de l’implication (voir paragraphe consacré à l’influence dans le coaching). En tout cas, il est important de ne pas laisser s’installer cette stratégie car manquant de temps dans des séances qui sont généralement courtes, il est délicat de laisser des situations floues s’installer durablement.

Ceci est à retenir quand nous abordons la question du dynamisme ou de l’influence quand nous parlons de la posture du coach dans nos équipes. Pour illustrer, le silence est souvent un outil puissant, mais face à ces publics, le temps joue souvent contre nous et il est risqué de laisser le jeune face à son incapacité à verbaliser. La qualité de la relation, le transfert et la confiance peuvent être mis à mal de manière préjudiciable.

> Le coaching et la violence

Il arrive dans certains programmes, notamment collectifs d’être confronté à une certaine forme de violence, notamment entre les élèves d’une classe. Elle peut être verbale, mais aussi physique. Que fait le coach face à ça ?

Ceci est compliqué à gérer pour un coach, car la règle de protection est en jeu, mais la simple condamnation du comportement ne peut suffire.

Plusieurs pistes s’offrent au coach pour sortir de ces situations :

  1. La prescription de symptôme : « Et si tu devais être encore plus violent, que ferais-tu ? ».

  2. La prise en compte de l’intention positive derrière cet acte de violence : « Que souhaites-tu protéger, là, ici et maintenant ? »

  3. L’intention éthique : « Tu réagis parce que tu penses qu’on te parle mal, tu sembles attacher de l’importance au respect : c’est bien ».

Nos publics ont trop entendu de discours moralisateurs pour que de nouvelles injonctions du même ordre puissent avoir un effet. C’est bien le rôle du coach de contourner cela et de trouver d’autres canaux pour permettre aux jeunes de réagir autrement.

Bien entendu, la protection des bénéficiaires et du coach doit malgré tout être assurée, mais le sujet de la violence doit pouvoir être abordé sereinement par l’intervenant.


Prochainement :

Faire la différence entre le coaching, le conseil, le training, le counselling,...
Le coaching pour l'insertion des jeunes
Se former au coaching
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